Quand cette première année d'enfer en prépa sera passée, je me ferai faire un tatouage pour celler dans ma peau cette grande étape, cette grande réussite personnelle.
à dans 8 mois.

HOW LONG IS NOW ?

Oh mon dieu, qu'il est court ce temps depuis 2 mois ! je vis, je vis, sans reprendre souffle. Tout va bien, je suis dans mon élément, maman a toujours dit "tu seras comme ton frère, sans relache" elle avait raison.
Et depuis que je suis rentrée dans cette petite ville stagnante, je vais mal. Ou est le mouvement ? Je m'enkilose, oh mon dieu, je deviens comme une statue de plomb. Ma force d'inertie prend de l'importance, oh mon dieu, il faut vite que je rentre !

Are you suffering like i do ?

ça crains tu sais.
Tu me manques maintenant sur tous les plans. C'est dans le gouffre qu'on est tombé, et pourtant, et pourtant, nous étions juste sous le ciel étoilé. J'avais envie de parcourir la voie lactée à la nage avec toi. J'avais comme des fleurs dans le thorax.
Dans ma boite en carton, j'arrive plus à te parler, je suis à la fois blessée et irritée par ce que tu me fais et ce que tu me dis.
Jcroyais que les mêmes fleurs poussaient dans ton ventre, j'croyais que tu voyais les mêmes astres que les miens. J'apprécie pas d'être le pantin, d'être impuissante. C'est pas de cette façon que se déroule mon jeu, tu sais.

Ton message m'a troublée. Y'a-t-il un message subliminal ? Y'a-t-il quelque chose que tu veux m'exprimer mais que tu n'arrives pas à formuler ?
Je ne sais pas. Tu sais comment sont les filles, moi je pourrais en voir des milliers des messages dans ce que tu m'a écrit. Mais comment savoir si c'était intentionnel ou pas? Les hommes, ils sont comme ça. Il ne cherche jamais à faire des sous-entendus, et les filles, elles, elles trouvent toujours le moyen d'analyser tout ...

Dans tous les cas, tu me manques, j'aimerai bien que tu mettes en ordre ce que le vent a soulevé. J'aimerai bien que tu me répares.

Je ne cicatrise pas. Le temps passe, mais je suis une constante monotone, t'en a rien à foutre. T'es juste un homme. Avec un pénis et tout son attirail de caractéristiques psychologiques.

Je ne cicatrise pas, tu me lances tout le temps, et la douleur résonne dans le vide béant qui s'étend à l'intérieur.

Je suis nue, glacée, couverte de sel, seule sur un rocher au milieu de l'écume des vagues. J'ai beau crier, aucune fréquence sonore. Tu t'en fous, tu ne vois rien, t'es juste un mec.

Tu me lances.

Tu me manques et tu t'éloignes de plus en plus. Je me prends les pas que tu fais sans te retourner dans la gueule. Et chaque fois que tu te retournes en souriant, je ne sais pas comment réagir. J'ai envie de te rendre ton sourire, te prendre la main et t'emmener avec moi. Je ne peux pas.










Chaque fois que je vois une ambulance, j'ai peur qu'il y soit. Jeune fou de longue date, prends soin de toi enfin.

Je marche sur des nénuphars. Leur nonchalent flegme me fait avancer à pas léger, comme un oiseau frêle et claudiquant. L'humidité remonte par mes jambes et fait de moi une éponge gorgée de cette eau stagnante émeuraude . Presse moi le coeur qui se noit tout au fond de moi, inconscient. Attrape moi au vol. A travers l'herbe folle, je te vois, t'es coupé en deux, assymétrique, je te croirais tout droit sorti d'un Picasso. J'ai envie de te recoller ma part à toi. A moi. Effeuilleles incertitudes. Je te vois, là-bas, et je ne bouge pas. Attrape moi, attrape moi, avant que je ne me glisse dans l'eau émeuraude. A travers l'herbe folle, tu ne le vois pas, l'alligator stagne, sinueux, entre les nénuphars. Je n'ai pas peur du haut de mon corps spongieux qui chancelle de nénuphar en nénuphar. Presse moi le coeur avant que je ne m'essore sur le corps de tronc du reptile. Attrape moi au vol pour te recoller ma part. Peut-être pourrai-je parler des fleurs, des liannes et des racines, peut-être les entendras-tu ? Et qu'est ce que s'insinuera entre tes lèvres quand tu m'auras attrapé ? Du coton qui bouloche, des bulles de savon, des galets, du papier, des saphirs ? Sais-tu parler des mots sonores ?

Des mots de cartons sortent avec difficulté de ma bouche. Tu ne les entends pas, le carton ne miaule pas. Et puis le sable dégringole de ma gorge, le bruissement fins s'ammoncèle sur le sol, à tes pieds, les vois-tu bien ces particules décomposées? Quand viendras-tu apporter l'eau pour en faire un chateau ? J'ai envie de te le dire par des vrais mots, sonores, mais je n'y arrive pas. Ou sont les mots qui t'ouvrent les yeux? Ou sont les phrases qui te feront réagir ? Je sais pourtant très bien que les phrases sont agencées à la perfection dans mon esprit, elles y sont venues se loger en remontant par un artère, mais enfin, sur ma langue des éclats de verre, du pétrole amer, des morceaux de fer qui font barrière, barrière devant toi. La chimie, c'est compliquée, il serait bon de faire un ester, l'acide te ronge les entrailles, l'alcool te soule, mais quant bien même l'odeur de ton ester sera épanouissante, la réaction donnera aussi de l'eau. H20. Hache deux os. Tiens, l'eau coule sous mon palet et ruisselle entre mes lèvres. Le glouglou, tu ne l'entendras pas non plus. Il suffit. Le mal par le mal. Le bien par le mal. As-tu déjà entendu le mal par le bien? La lune a deux faces. De chaque côtés, des cratères.
Météores, croulant sous mes dents.

Amour, Amour, me torturas-tu ainsi toujours ?
Fatalité, Fatalité, grande prêtresse cruelle et méphistophélique, tes farces me poursuivront-elles toujours de la sorte ?

J'ai envie de vous crier à corps perdu "détruisez moi, détruisez moi, encore" pour que l'amour ne me déçoive plus. J'ai envie de crier à la lune bien plus fort, je crains bien que toi aussi, je t'ai perdu. Mon palpitant se referme bien triste, brisé dans son élan, dans son espoir, dans son épanouissement, puéril. Et cette situation est injuste et irrationnelle.

Je n'ai plus confiance, en vous, forces supérieures, je te renie Fatalité, je vais mesurer et peser tous mes actes, toutes mes relations et toutes mes réflexions.
Je te banalise Amour, j'ai de nouveau perdu ta confiance, tu m'effraies et me tortures et je voudrais te fuir, mais dans un même temps je te voudrais tant il me semble. Mon seul recours est de te banaliser. Tu n'existe plus, surprends moi quand tu veux de nouveau, mais surprends moi bien. Cette fois ci. Je suis fatiguée de tes errances stupides et tragiques qui se terminent dans des douleurs latentes et des courbatures, je ne veux plus être ton héroine tragique. Plus de Racine, plus de Musset, plus de Chateaubriand. Donne moi l'idylle que je vois partout sans jamais l'attraper moi meme. Tu es injuste envers moi.

C'est moi l'agneau.

Et je bêle, j'ai un peu peur. Je ne suis pas vraiment sûre de me comprendre. Et si je me pose la question, il semble que non je ne comprends pas ce qu'il se passe chez moi. Je marche à tâton dans le noir, et je sens les pulsations du monde qui tremble autour de moi. Mais en fait, ça ne me déplait pas de sentir ces tremblements dans mon corps.                                                Danse sur le volcan bouillonnant, danse.